vendredi 10 novembre 2023

La philosophie en débat(s) : une histoire américaine de la philosophie analytique

Vous êtes cordialement invité.e.s à assister à un séminaire organisé par notre doctorant Samuel Vitel  à la Sorbonne à Paris. Ce séminaire se tient également sur zoom.

Séminaire "La philosophie en débat(s) : une histoire américaine de la philosophie analytique"

Ce séminaire explore la pratique conversationnelle de la philosophie, une caractéristique de la manière outre-atlantique de faire de la philosophie.

  • 18:00 - 19:30 (12:00 - 13h30 HNE)

  • Maison de la Recherche,
  • salles D224 et D513.

    Entrée libre sur inscription (disponible par vidéoconférence)

À rebours d’une dichotomie méthodologique, trop souvent tenue pour évidente, entre l’histoire continentale de la philosophie et sa pratique analytique, originaire du monde anglo-saxon, il nous semble judicieux d’adopter un point de vue historique sur la philosophie analytique.

Ce séminaire insiste sur la dimension « conversationnelle » de la philosophie, pour reprendre un adjectif de Rorty, caractéristique de la manière outre-atlantique de faire de la philosophie. L’histoire américaine de la philosophie analytique se comprend mieux à la lumière des débats qui ont animé ses représentants.

En effet, l’élaboration et le développement de la pensée des philosophes naît de la pratique du jeu public des objections et des réponses avec d’autres philosophes. À cet égard, l’histoire contemporaine de la philosophie américaine est autant marquée par l’émergence de grandes figures que par un certain nombre de débats cardinaux. Parmi lesquels figurent un débat sur l’intentionnalité entre Sellars et Chisholm, une controverse entre Rorty, Haack et Putnam sur l’héritage contesté du pragmatisme, un dialogue entre McDowell et Putnam sur la nature de l’expérience perceptive ou encore une dispute entre Brandom et Fodor sur la nature de la pensée. Ces discussions doivent attirer d’autant plus notre attention puisqu’elles ont parfois été déterminantes dans l’élaboration des thèses fondamentales de certains philosophes. À titre d’exemple, Putnam a fréquemment révisé ses positions à l’issue d’un débat avec Quine, Rorty, McDowell ou Conant. Il paraît en outre difficile de bien comprendre Brandom sans avoir connaissance des critiques que McDowell a énoncées à l’encontre de son système. Il faut enfin garder à l’esprit que McDowell a tenu compte des remarques que Travis lui avaient adressées.

Programme

  • Séance 1 - Lundi 13 novembre, 18h-19h30, salle D224 : Bernardo Marques, "Burge et le Mythe du Donné : enjeux et conséquences pour les philosophies de Brandom et de McDowell"
  • Séance 2 - Lundi 18 décembre, 18h-19h30, salle D224 : Iris Brouillaud, "La 'menace relativiste’ et ses enjeux philosophiques selon Putnam et Rorty"
  • Séance 3 - Lundi 29 janvier, 18h-19h30, salle D224 : Juliette Courtillé, "Putnam et McDowell sur la nature et le rôle épistémique de la perception"
  • Séance 4 - Jeudi 7 mars, 10h-11h30, salle D513 : Bruno Ambroise, "Contextualisme, contextualisme radical et anti-contextualisme en philosophie du langage"
  • Séance 5 - Lundi 29 avril, 18h-19h30, salle D224 : Samuel Vitel, "Brandom et McDowell : situer l’espace des raisons"
  • Séance 6 - Lundi 27 mai, 18h-19h30, salle D224 : Raphaël Tossings, "Brandom contre Fodor : sémantique et pragmatique"

Organisation

  • Juliette Courtillé, ATER et doctorante, Sorbonne Université (Sciences, Normes, Démocratie - SND)
  • Samuel Vitel, doctorant contractuel, Université de Poitiers (Métaphysique Allemande et Philosophie Pratique, MAPP), Université d'Ottawa

Intervenantes et intervenants

  • Bruno Ambroise, chercheur en philosophie, Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne, Université Panthéon-Sorbonne et CNRS
  • Iris Brouillaud, doctorante, école doctorale de philosophie, Université Panthéon-Sorbonne, Université de Tours
  • Juliette Courtillé, ATER et doctorante, Sorbonne Université (Sciences, Normes, Démocratie - SND)
  • Bernardo Marques, doctorant, école doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (ED540), ENS
  • Raphaël Tossings, doctorant, Sorbonne Université (Sciences, Normes, Démocratie - SND), Université d'Ottawa
  • Samuel Vitel, doctorant contractuel, Université de Poitiers (Métaphysique Allemande et Philosophie Pratique, MAPP), Université d'Ottawa

Partenaires de l'événement

Cet événement est organisé avec le soutien de l'UFR de philosophie de Sorbonne Université, de l'école doctorale Concepts et langages, de l’unité mixte de recherche Sciences, Normes, Démocratie (CNRS, Sorbonne Université, UMR 8011), de l’Université de Poitiers, de l’unité de recherche Métaphysique Allemande et Philosophie Pratique (EA 2626) et de l’Université d’Ottawa.

Lieu de l'événement

Maison de la Recherche
13 novembre, 18 décembre, 29 janvier, 29 avril et 27 mai :
salle D224

7 mars :
salle D513

28, rue Serpente 75006 Paris

mercredi 21 décembre 2022

Appel à contribution: Raconter à l'époque moderne. Le Récit et ses usages, XVIe-XVIIIe siècles

 

 


Raconter à l’époque moderne  

le récit et ses usages, XVIe-XVIIIe siècle

 

Le XXIIe Colloque jeunes chercheurs du CIREM 16-18, qui se tiendra les 25-26 mai 2023 à l’Université d’Ottawa, aura pour thème le récit et ses usages à la période moderne. Afin d’accueillir des chercheurs et chercheuses de divers horizons, nous avons retenu une définition large du récit comme acte de relater des évènements factuels ou fictifs.

Fidèle à la tradition du CIREM 16-18, ce colloque cherche à réunir en un même lieu différentes disciplines : histoire, littérature, philosophie, théâtre et histoire de l’art. Le thème du colloque invite précisément à des formes de décloisonnement et permet d’interroger la frontière poreuse entre ces nombreuses disciplines à l’époque moderne.

 

Par exemple, dans le récit littéraire se tissent des liens étroits entre philosophie et littérature. Sous l’impulsion d’une rationalité réfléchissante qui éclot dans le courant de l’humanisme, les récits fictifs connaissent une grande effervescence, ainsi que le montrent au XVIIIsiècle les contes philosophiques de Voltaire. Les écrits irrévérencieux se mettent à foisonner et on voit s’éployer un éveil nouveau à l’orientalisme et à ses infinies potentialités narratives et philosophiques. Le théâtre est aussi le lieu d’un usage renouvelé des récits bibliques que la Réforme et la Contre-Réforme convoquent à leurs fins. C’est alors que naît, au confluent de l’imitation des Anciens et des exigences de l’époque, la tragédie biblique qui jouira d’une fortune exceptionnelle jusqu’au XVIIIsiècle. Ces exemples invitent à explorer les manières par lesquelles différents acteurs et actrices se saisissent du récit et l’investissent à l’époque moderne. Certains portent, par ailleurs, à réfléchir aux stratégies de vulgarisation et de diffusion de savoirs spécialisés ou encore à la position intermédiaire que peut occuper le récit entre réalité et fiction. Tel est le cas par exemple de nombreuses formes — canards, histoires tragiques, causes célèbres — qui émergent à la croisée du droit et de la littérature.

Nous encourageons ainsi des communications portant sur le récit dans son acception plus restreinte (conte de fées, récit de voyage, récit biblique, conte philosophique, etc.), ou mettant en valeur la part de récit dans d’autres types de sources (par exemple le récit de soi dans la correspondance ou la place du récit dans une théorie picturale fondée sur l’ut pictura poesis), mais aussi sur des questions plus théoriques. À l’époque moderne, différentes possibilités d’expérimentation s’entrouvrent à la fois dans les formes que peut prendre le récit et dans les objets qui peuvent être racontés. Les modernistes se retrouvent ainsi devant des enjeux méthodologiques (comment traiter ou vérifier de telles sources ?), épistémologiques (que peut-on connaître par le récit ?), esthétiques (quelle expérience esthétique se déploie dans le récit mis en mots, en images ou en scène ?), politiques (quelles critiques peuvent se faire par le truchement du récit ; comment peut-il être utilisé comme outil politique ?) et rhétoriques (comment aide-t-il ou non à vulgariser ou à convaincre ?). Nous invitons aussi les chercheurs et chercheuses à renouveler notre compréhension du récit et à s’interroger sur son rôle au sein de leur propre démarche. Comment raconte-t-on l’histoire à l’époque moderne et comment raconter l’histoire de cette période ? Qu’est-ce que l’usage du récit apporte aux écrivain·es et aux philosophes de l’époque ou encore aux chercheurs et chercheuses contemporain·es ?

Ce colloque accueillera les communications de jeunes chercheurs et chercheuses (à la maîtrise ou au « master », au doctorat ou au postdoctorat) qui travaillent dans différents champs des sciences humaines : histoire, philosophie, littérature, théâtre, histoire de l’art, etc. Les communications, inédites et en français, ne devront pas dépasser les vingt minutes allouées à chaque participant·e. Les propositions de communication (titre et résumé de 250 mots, niveau d’études, ancrage institutionnel) doivent être envoyées au comité organisateur avant le 17 février 2023 à l’adresse suivante : cirem.jeunes.chercheurs@uottawa.ca

Les actes du colloque seront publiés dans Les Collections de la République des Lettres (Hermann, Paris).

 

Comité organisateur :

Maud Brunet-Fontaine
Pascale Couturier-Rose
Elena Chudzia-Conde
Béatrice Leblanc-Martineau
Anderson Magalhães
Alexis Tétreault

Comité scientifique :

Mawy Bouchard
Geneviève Boucher
Sébastien Côté
Michel Fournier
Louise Frappier
Sylvie Perrier
Mitia Rioux-Beaulne